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Le calvaire d'une veuve à Ouagadougou

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Lettre ouverte d’une veuve à monsieur le Secrétaire Général du ministère de l’habitat et de l’urbanisme sur des logements sociaux.

 

Monsieur le Secrétaire Général,

 

C’est avec une profonde déception que j’ai décidé de vous adresser cette lettre ouverte. Nul ne peut faire semblant d’ignorer vos multiples efforts en faveur du logement décent pour tous. Comme le disent les mossis « ce que l’œil voit, point besoin de consulter un voyant ».

La politique du gouvernement en matière de logement est saluée par tous et les citoyens qui n’avaient pas espoir de posséder leurs propres logements ont une chance aujourd’hui. Seulement, l’attribution des logements sur le site de Bassinko est en train de transformer la vie de certains en véritable calvaire. Voici mon cas :

J’ai été attributaire d’un logement F3 jumelé après avoir déposé les dossiers à la Banque de l’Habitat du Burkina Faso (BHBF) en Février 2013. Grande fut ma joie de voir enfin mes trois enfants quitter le fameux célibaterium avec ses problèmes dont je vous ferai l’économie. Je fus invité par la Direction Générale de l’Architecture et de la Construction à déposer un dossier complémentaire plus la somme de 5000f comme frais de dossier. Auparavant j’avais été invité à payer la somme de 20.000f pour le certificat de résidence. Ce que je fus. Alors la BHBF, m’appela pour accomplir d’autres formalités. On m’obligea à domicilier mon salaire à la BHBF sous réserve de rachat de mon ancien prêt contracté dans ma banque d’origine qu’est la BICIAB. Je dus donc faire un dossier d’un prêt de 2000.000f pour pouvoir domicilier mon salaire à la BHBF.

Une fois à la BHBF on me demanda de payer 10% du montant soit 750.000f. Ce que je fis car mon conseiller à la BHBF l’avait prévu dans mon contrat de rachat de crédit. Je signai la convention de prêt immobilier courant le mois d’aout et la BHBF me recontacta pour payer les honoraires du notaire, des frais d’assurance et des frais de dossier. Ce que je fis en vendant malgré moi la parcelle située en zone non-loti de mon défunt mari. On m’appela en fin décembre 2013 et on me remit l’attestation d’attribution et c’est ici que tout mon calvaire.

Je partis au CEGECI pour les clefs et on me dit que le type de logement figurant sur l’attestation est diffèrent pour celui pour lequel la BHBF a fait le virement au CEGECI. De même, l’attestation ne comporte aucun numéro de villa. On me conseilla donc de repartir à la DGAC pour correction. La DGAC décline à son tour toute responsabilité et me renvoya à la BHBF. A la BHBF, mon conseiller dit qu’il va s’en occuper.

Depuis Décembre 2013 jusqu’à ce jour, je sais ce qu’il en est. Aucun responsable de la BHBF n’est en mesure de m’expliquer ce qu’il en est. Une véritable démission. Pourtant, cette banque me coupe depuis Aout 2013 la somme de 46000f pour le logement, 48000f pour le prêt ordinaire de rachat sans compter les AGIOS. Je paie donc deux loyers, c’est-à-dire mon loyer actuel de 30.000F le logement social de 46000f sans savoir si ce logement existe ou pas. Un agent de Catégorie B, avec comme charge fixe 48000+30000+46000= 124 000f/mois. Je vis une véritable misère, mes enfants ne fréquenteront pas cette année si je dois continuer à payer deux loyers.

Je suis veuve depuis 5 ans et seule à m’occuper de mes enfants. On mange à peine. J’ai demandé à la BHBF de suspendre les coupures pour prêts immobiliers en attendant de trouver une solution. On me dit que c’est impossible. Il est même impossible de dialoguer plus de trois minutes avec un conseiller de la BHBF. Je suis fatiguée. Je maudis même le jour où j’ai déposé mes dossiers à la BHBF pour avoir un logement. J’aurai aimé n’avoir jamais été attributaire. Bassinko est devenu un cauchemar pour moi et mes enfants. C’est grâce aux soutiens de mes collègues que je vis. Mes pauvres enfants sont en guenille. Je les ai entrainés dans un gouffre, un enfer. Ils ne mangent pas à leur faim. Pourtant ils n’ont pas mérité cette situation.

Monsieur le Secrétaire Général, je ne pense pas que l’objectif des logements sociaux est de faire des bénéficiaires des cas sociaux. Je vous sollicite de votre part une intervention pour trouver une solution à mon problème. Soit on annule ou on suspend le temps de trouver une solution. Par ailleurs je voudrais vous faire les suggestions suivantes :
                          Mentionner le numéro de la villa, le nom du promoteur, le type de logement en plus des cordonnées du terrain sur l’attestation d’attribution.
  Donner les attestations d’attribution à temps pour permettre de déceler rapidement les erreurs.
  Donner un délai de deux mois pour remettre les clefs à tous ceux qui ont déjà signé la convention de prêt.
  Suspendre les coupures sur les salaires de tous ceux qui sont attributaires depuis plus de six mois et qui n’ont pas reçu leurs clefs.
  Demander à la BHBF d’être plus méthodique et sérieux
  Créer une cellule pour gérer ces cas de figures

 

Dans l’attente d’une suite favorable, veuillez agréer, Monsieur le Secrétaire Général, l’expression de ma profonde gratitude.

 

Madame KONKOBO/ THIOMBIANO POSSIBO

possibo.konkobo@yahoo.fr



13/11/2014
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